Patrouille Ardente by Philippe Avron

Patrouille Ardente by Philippe Avron

Auteur:Philippe Avron [Avron, Philippe]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman jeunesse
Publié: 2016-02-24T23:00:00+00:00


CHAPITRE VI

Le pays de la soif

Les garçons marchent maintenant dans le bois. Ils ont dit au revoir aux maisons, aux boutiques, aux jeunes filles qui passent à vélo avec leur raquette de tennis. Ils ont laissé derrière eux les fontaines fraîches, les cinémas aguicheurs, les routes goudronnées et ils sont entrés dans la chaleur lourde, deux par deux, sac au dos, sans tristesse, ni regrets.

Jean-Pierre pense à Christian. Bien qu’il ne soit pas très gros, son absence se fait sentir dans la patrouille. On n’entend plus son joyeux rire, ni ses questions naïves.

Alain marche à côté de Popaul. Son cœur est plein de joie. Il a trouvé un ami, un ami qui a su le défendre, le comprendre, un ami qui ne le quittera plus et le protégera. Il a hâte d’arriver au combat, et voudrait déjà montrer aux Tigres qu’il n’a plus peur. Sa longue figure, aux traits fins, aux yeux bleus et profonds, s’anime maintenant et toute la patrouille constate avec joie cette transformation.

Biquet, toujours prodigue de ses dons, explique à Jackie comment on se débarrasse « d’un type qui vous balance un coup de pied dans le ventre » :

— Tu te baisses légèrement, ta main gauche à plat sous le tendon d’Achille, sous le talon, si t’aimes mieux, la main droite serrée à l’extrémité du pied. Et tu tournes, crrac… Il doit tomber !

— Et s’il ne tombe pas ?

— C’est que tu t’y es mal pris.

Au bout d’une heure de marche, le C.P. s’arrête, rassemble la Patrouille.

— Paul. Pose ton sac, monte à cet arbre. Tu dois voir la dune.

Popaul n’a pas son pareil pour grimper. Il s’élève de branche en branche avec une désarmante facilité, se colle au tronc, fait un rétablissement sur une branche maîtresse.

« HOURRAS ! »

Toute la patrouille, le nez en l’air, l’interpelle :

— Alors ?

— Qu’est-ce que tu vois ?…

— Elle !

— Comment est-elle ? eh bien, parle !

Popaul baisse la tête vers les Tigres et crie :

— Elle est formidable. Toute blanche, comme au Sahara. On dirait… On dirait un grand mur qui barre le passage.

— À quelle distance d’ici ?

— Cinq cents mètres à peine.

— Au poil. Descends vite.

La Patrouille, en file indienne, trotte vers la dune en se faufilant entre les pins. Peu à peu, le sol, sous les pieds, devient plus mou… C’est le sable.

Les Tigres voient très bien maintenant, s’élevant nettement au-dessus de la forêt, le mur blanc dont parlait Popaul. La dune s’élève presque à la verticale à trois cents mètres de hauteur.

Jean-Pierre fait, de nouveau, arrêter sa patrouille.

— Les gars, nous entrons en zone ennemie. Peut-être les autres patrouilles y sont-elles déjà. En tous cas, celui que nous devons prendre y est et ne doit pas y être seul. De toute façon vous connaissez les consignes : ne pas s’écarter du C.P. Pas un mot. Pas de cris inconsidérés. Compris ?

— Compris.

— Tenue de raid, de bagarre et de corrida !

Les sacs sont mis à terre. Les lourdes chaussures enlevées, remplacées par de légères sandales de corde.



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